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Je lis au lit
4 août 2015

La fille du train de Paula Hawkins

 

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Une fois n'est pas coutume, une chronique de polar, mais un polar conseillé par mon libraire préféré. Je boude plutôt ce genre c'est vrai, allez savoir pourquoi, de vagues à-priori de littéraire vaguement snob?,  non plutôt un manque d'habitude et de culture en la matière, il est vrai que je vais rarement fouiner dans les rayons noirs des librairies. 
Bref, ce livre m'a bel et bien cueillie du début à la fin. Pas par son écriture, simplement rapide et efficace. Pas non plus par sa narration, il y a c'est vrai quelques incohérences dans la manière de raconter l'histoire. Non c'est le personnage principal, Rachel, qui m'a vraiment séduite et touchée. Rachel est l'une d'une des troix voix féminines de ce roman choral à  la première personne. Elle est cette fille du train, alcoolique et paumée, qui pour échapper à son quotidien morose et à sa désespérance, vit à travers les autres, ces gens que l'on aperçoit par la fenêtre entre les gouttes de pluie qui ruissellent, ou dans la lumière du soleil, sur les quais des gares ou du rer, sur le balcon de leur maison, ou à leur fenêtre. Deux fois par jour, matin et soir, Rachel fait le trajet aller-retour de sa banlieue à Londres et se projette dans la vie d'un couple qu'elle aperçoit régulièrement sur sa terrasse, un homme et une femme qu'elle prénomme Jason et Jess. Cette dernière représente la femme idéale qu'aimerait être Rachel, belle et heureuse, aimée et chérie, épanouie, du moins le suppose-t-elle... jusqu'à ce que Jess qui se nomme en fait Megan disparaisse mystérieusement. Bouleversée, de mensonges en mensonges, la jeune femme va alors tenter maladroitement de s'immiscer dans le cours de vies qui ne sont pas la sienne et de mener l'enquête à sa manière gauche mais touchante. 
Alcoolique, rongée par la culpabilité et ayant perdue toute estime de soi, Rachel est un personnage extrêmement attachant, fragile et border-line, parfois inquiétant, à la limite de la déraison. Elle bataille avec ses démons, ses amours perdus, et la honte d'elle-même. L'alcool la plonge parfois dans des trous noirs, moments vécus dont elle ne peut se souvenir, et qui la hantent, la plaçant elle-aussi dans le rôle d'une meurtrière potentielle.  
Un premier roman très malin donc, inspiré par ces rêveries occasionnées par ces gens qui attirent notre regard, une belle inconnue, un homme séduisant, un couple attirant...autant de destins inventés, autant de vies fantasmatiques dans lesquelles on se projette pour échapper à la sienne.

Ed. Sonatine, 2015

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