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Je lis au lit
22 octobre 2013

La grâce des brigands de Véronique Ovaldé

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Je n'avais jamais lu Véronique Ovaldé qui est paraît-il un auteur à succès, mais attention un auteur à succès dit "littéraire" ne mélangeons pas tout, d'ailleurs elle est éditée chez l'Olivier hein et est auréolée déjà, malgré son jeune âge, de plein de prix ... Donc je me lance dans le dernier roman de la demoiselle, ne sachant pas trop à quoi m'attendre... Ici il s'agit d'une jeune femme, Maria Chritina Vaätonen, écrivain à succès, qui quitte la Californie pour revenir dans son village natal au Canada, sa mère l'appelle pour la supplier de venir chercher le fils de sa soeur, incapable de s'en occuper. A partir de là, l'auteur entreprend de remonter le cours du temps et par un long  flasch -back de nous expliquer comment Maria Christina est devenue ce qu'elle est. Elle a fui du froid vers le soleil, d'une petite vie étriquée régie par la religion cul bénie de sa mère et assombrie par la mélancolie de son père vers une certaine liberté, elle quitte aussi une soeur restée attardée mentale après un accident et se trouve une soeur d'élection, Joanna, une amie solaire pour la vie, bref elle s'en va vivre sa vie comme on dit, elle file vers l'écriture et le succès, à la rencontre du désir aussi et d'un certain Claramunt, écrivain fat sur le retour ... L'aventure quoi!

J'ai découvert, c'est indéniable, un écrivain qui sait raconter, qui possède un véritable talent de conteuse. Un des charmes du roman vient de cela : on ne sait pas vraiment qui parle, d'où vient la voix qui nous cause, à priori c'est quelqu'un qui enquête sur le personnage principal, cet écrivain à succès, et qui l'a peut être connu. En tout cas c'est une voix qui se veut omnisciente, ou du moins, qui se met à la place de son héroïne, qui imagine ses rêves, ses zones d'ombre et qui remonte le fil de sa vie. Et ma foi, ça marche, je me suis laissée embarquée par cette voix, comme on se laisse mener par le fil d'un conte bien tissé ...  Peu importe la vraisemblance, le réalisme, les coïncidences, les rebondissements et le hasard qui arrangent bien les choses, on suit... De plus la construction du récit tient en haleine, on attend depuis le premier chapitre que la boucle soit bouclée, que Maria Christina retrouve sa mère et son fameux neveu. On se demande comment elle va vivre ces retrouvailles difficiles, et ce qu'est devenue, dix ans après, ce monstre maternel. 

Mais bon tout cela a ses limites, le charme de ce livre ne dure que le temps de la lecture... ce récit divertit, au bon sens du terme, amuse, étonne... c'est déjà pas mal me direz-vous. Mais je suis restée souvent sur une impression de superficiel, j'avais envie de faire craquer le vernis...
En fait pour aimer pleinement ce genre de livre, il faut accepter la légèreté du ton, la distance souriante avec laquelle sont évoquées les épreuves et les souffrances endurées par Maria Christina ...
Et peut-être finalement Véronique Ovaldé a-t-elle raison, car l'insouciance est un art qui s'apprend, à la fois dans l'écriture et dans l'existence, un art qui permet de faire de Maria Christina une véritable héroïne, au sens propre du terme.

Ed.L'olivier, 2013
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