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Je lis au lit
26 juillet 2013

Pièce rapportée de Hélène Lenoir

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Hélène Lenoir nous immerge dans les pensées d'Elvire, dont la fille de 24 ans, Claire, est dans le coma, suite à un accident de vélo. Le roman capte là une de ces périodes de la vie où tout bascule, à l'issue de laquelle plus rien ne sera comme avant, où l'on envoie tout balader, enfin, et où on laisse derrière soi une existence devenue insupportable. Mari méprisant et colérique, belle-famille bourgeoise pétrie d'hypocrisie, enfants, maison... Elvire va peu à peu se délester de tout cela, et recouvrer autonomie et liberté. C'est beau, c'est exaltant, c'est douloureux, et l'écriture de l'auteur, tour à tour tourmentée, cruelle, ou pleine de douceur sait accompagner ce moment de la vie d'une femme.
Le récit joue sur des registres différents, éclairant ainsi sous plusieurs facettes la vie et la psyché de l'héroïne. Ainsi on passe du monologue intérieur, flux de conscience tortueux pour écrire les pensées bousculées d'Elvire au compte rendu d' un échange de messages téléphoniques, de passages à la troisième personne décrivant les actions d'Elvire de l'extérieur, manière behaviouriste, à un chapitre tout à fait étonnant écrit à la façon d'un dialogue théâtral... très convaincant et même drôle pour évoquer les apparences, la mesquinerie et la fatuité de la belle-famille. Le tout ne fait pas pour autant exercice de style, au contraire cela permet d'éviter la monotonie d'un texte qui lasserait sans doute s'il se contentait d'être seulement un long monologue introspectif.
Pièce rapportée m'a aussi séduite par la part de mystère qui s'en dégage, un charme un peu délétère et mélancolique. Par petites touches l'auteur dévoile la vie passée d'Elvire, mais tout  n'est pas éclairci, il reste des parts d'ombres, des non-dits, qui, on le devine, constituent pourtant l'essentiel. Le rôle que joue ainsi le cousin allemand Claas, omniprésent et pourtant tout le temps absent, sorte de Dom Juan familial qui a séduit la mère et les filles s'impose ainsi peu à peu... le prénom Elvire n'est pas choisi par hasard par l'écrivain évidemment...
Oui, au final un texte très séduisant et prenant qui explore le monde étouffant et toxique de la famille, et le lent cheminement d'une femme pour s'extraire de cet univers mortifère.

 

Ed. de Minuit, 2011





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Commentaires
E
Je n'arrive pas à mettre la main sur ce bouquin, je voulais un peu m'y replonger car je n'ai pas le souvenir d'en être sortie aussi enthousiaste. Suite à des travaux le déplacement de mes livres a perturbé un ordre certes très perso mais qui me permettait de retrouver assez rapidement le livre que je cherchai. A moins que je ne l'ai prêté. Nous 'arrivons de St Chely avec Chantal , Claude et Yves , ce sont les 20 ans de la librairie et nous y avons passé un excellent moment et fait de jolies rencontres. Cela continue mercredi prochain si le cœur t'en dit. A bientôt. Elisabeth
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