Mon père was not a Rolling stone de Sylvie Ohayon

Il y a des livres que l'on découvre par hasard, parce qu'on vous en parle au détour d'une conversation... Là, j'ai eu envie de lire Sylvie Ohayon sur les conseils de ... Camille, la chanteuse! Elle disait avoir bien aimé ce livre dans une interview, et comme j'adore Camille, je me suis jetée sur le bouquin. Bon, j'en ressors un peu déçue hélas... Je m'attendais à mieux, vu ce les chansons qu'écrit Camille et sa personnalité exceptionnelle...

Sylvie Ohayon vient de la banlieue parisienne, La Courneuve exactement. Elle entreprend de raconter son parcours, des barres HLM aux quartiers dorés de Paris, de sa famille tunisienne juive aux amis français de souche, de la pauvreté aux diamants de la place Vendôme. Pas de façon chronologique mais plutôt au fil de son inspiration, évoquant tour à tour sa famille, sa grand-mère, son beau-père haï qu'elle n'a jamais pu appeler papa malgré les coups et les bègnes.... Bon pourquoi pas, sociologiquement parlant tout cela a son intérêt.
L'auteur de plus possède de l'énergie à en revendre, que ce soit pour se dépatouiller dans la vie ou dans la manière dont elle tente de rendre compte de son itinéraire personnel. L'écriture reflète le courage, la révolte, l'exubérance de la narratrice... pas d'apitoiement sur elle-même, la colère et l'envie de s'en sortir lui servent de moteur pour avancer et pour écrire aussi.
En cela le livre séduit oui... mais sur la longueur il fatigue aussi! Sylvie Ohayon se répète beaucoup, rabâche parfois même, ce qui à son âge n'est pas normal quand même! Elle répète vraiment trop souvent que "oui, on se forge toujours son destin, qu'on est responsable de sa vie, et que seuls les efforts payent...gna gna gna gna..." A force, moi, ces leçons de morale m'ont fatiguée, énervée. J'ai eu l'impression que la chère Sylvie veut nous prouver qu'elle est un être extraordinaire, une fille incroyable qui grâce à un caractère hors du commun et une intelligence exceptionnelle, une volonté d'enfer, a su se sortir de la misère et échapper au milieu d'où elle vient.... Et tant pis pour les idiots qui ne savent pas prendre en main leur destin!  Bon tout cela ne va pas bien loin dans la réflexion, et le style assez foutraque et jubilatoire qui peut séduire au début du livre a fini par me faire bailler.

Reste des moments sympas concernant la grand-mère adorée, celle à qui l'auteur doit tout apparemment, des passages touchants aussi sur la mère complètement détruite et à la rue... Allez c'est pour faire plaisir à Camille!

Ed. Robert Laffont, 2011