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Je lis au lit
17 juin 2016

L'amie prodigieuse de Elena Ferrante

 

De la force de l'amitié ou comment celle-ci peut influencer un destin.

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Encore un roman sur la force de l'amitié entre deux femmes, mais autre lieu et autre époque, Naples, les années 50, milieu populaire. Comme des milliers de lecteurs, car ce livre est un best-seller, j'ai été immédiatement captivée par L'amie prodigieuse, cueillie d'entrée par ....quoi d'ailleurs? A quoi est due la fascination qu'exerce ce roman, il est finalement difficile de répondre à cette question. Je dirais tout d'abord à la formidable proximité ressentie pour la narratrice Elena, ou plutôt au caractère immédiat et direct de la voix qui prend la parole dès les premières lignes. Grâce à cette voix, nous somme immergés tout de suite dans l'histoire, remontant à la source d'une amitié d'une vie.
Il est des amitiés, comme des amours,  hors du commun, qui poussent à s'améliorer et à se dépasser, dans une relation faite d'émulation et d'admiration. Lila, cette amie prodigieuse, est une ovni dans son monde, surdouée, dotée d'une intelligence et d'une audace hors-norme, non seulement à l'école mais aussi dans la vie. Elena, plus fade et timide, va se surpasser pour lui plaire. Paradoxalement, les destins vont s'inverser : Lila ne peut continuer ses études car sa famille s'y oppose, alors qu'Elena ira au lycée.  Au fil de L'amie prodigieuse bien des facettes 
de l'amitié, ce sentiment si complexe, sont explorées : comment naît ce sentiment qui peut être aussi fort et violent que l'amour, aussi exclusif, comment l'affection profonde peut-elle se mêler à la jalousie, combien une personne que l'on admire peut-elle forger ses goûts, influencer grandement sur ses décisions et son destin.

Cette relation se déploie et s'incarne dans un milieu très circonscrit, un quartier de Naples hyper populaire, où plusieurs familles se côtoient, vivent quasiment ensemble, s'observent. Une  des forces du roman est celle des grands romans réalistes : faire vivre tout un quartier, nous immerger dans son quotidien, tantôt tragique, tantôt burlesque, mettre en scène les querelles et les rivalités de ces gens ainsi que leur force de vie. J'ai pensé au Robert Mac Liam Wilson  de Euraka street ou encore au Laurent Gaudé du Soleil des Scorta. Les personnages sont nombreux, je me suis parfois mélangée les pinceaux entre les Alfonso, Nino, Antonio ou encore autre Stefano et tout ce petit monde, cette jeunesse se débat pour se hisser au-dessus de la condition de  ses parents, pour réussir dans la vie, et gagner un peu plus d'argent. 
Est-ce que l'amitié entre Elena et Lila va résister à des destins, on le sent, très différents? Est-ce que les études de Lila ne vont-elles pas l'éloigner irrémédiablement de son milieu d'origine? Le roman s'achève en tout cas sur le mariage de Lila à 16 ans et sur ce constat terrible et violent, sur ces quelques mots d'Eléna, mots sans appel résumant de manière lapidaire une prise de conscience sociale chargée de douleur  : La plèbe, c'était nous. A moi le second tome de la saga.

Ed. Gallimard, 2011

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